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2 octobre 2007 2 02 /10 /octobre /2007 15:41

Quelques difficultés à me connecter ces derniers temps... J'ai fini par résilier mon abonnement. Mais ce n'est pas la seule raison car je m'exile quelques temps outre-Atlantique. Allez, un dernier extrait avant mon départ. On arrive aux derniers chapitres de Grégoire ;-D ; S'il vous manque un peu trop, mon p'tit Greg, il y a pas mal d'extraits en début de blog. A +.

  

"Elle s’essuie les yeux face à ma désinvolture, portent ses mains à son visage durant longtemps ; de longues minutes s’écoulent, des gouttes de tristesse s’amassent peu à peu au creux de ses joues et éveillent un lourd chagrin insatiable. Elle me jette un regard lointain comme si elle voulait, par cette conduite résignée, m’oublier définitivement de sa mémoire. Alors, dès lors, je sens que je l’ai perdue et qu’elle m’en voudra à mort, à supposer que l’on se revoit. Elle prend son manteau d’un geste rapide et sort du studio en larmes.

   J’entends ses pas rapides descendre l’escalier, puis la porte de l’immeuble claquer. 

    Après son départ, j’éteins la chaîne hi-fi. Je me rallonge sur le lit, mon thorax craque encore. Je me sens épuisé. Epuisé par toutes ces douleurs qui me harcèlent de jour comme de nuit. Epuisé par cet accident qui m’obsède et par tout ce que je ressens. Contre toute raison, je n’éprouve pour cette fille qu’un sentiment d’échec. Chaque fois qu’un événement important se produit dans ma vie, je m’aperçois que j’ai toutes les peines du monde à évoquer mes problèmes à quelqu’un. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que, si je savais mieux écouter les personnes qui m’aiment, je me comprendrais moi-même. J’arriverais à une réponse cohérente à mon égard, par telle ou telle explication."

MD.

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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 10:54

Je saute cinq chapitres et vous propose un extrait du chapitre : « Un accident au regard des autres ». Encore un peu d’humour avec un Greg profiteur dans une soirée, avant des pensées plus sombres…

 

 

  " J’attrape un comptoir, euh… non, une table.

   Sans attendre j’engloutis un véritable repas : des toasts au saumon, au pâté, au tarama, tartinés d’œufs de lump, des tranches de saucisson, une demi-douzaine de parts de pizza, des chips salés, des chips de crevette, des poignées de cacahouètes, de la feta à l’huile d’olive étalée sur des biscottes, du pâté en croûte, un assortiment composé de biscuits soufflés, de feuilletés salés, de mini-canapés et de délicieuses gaufrettes, suivis de pissaladières, d’un bon verre de punch, de tartelettes fourrées à la crème, aux oignons, aux pistaches avec ensuite, par bouchées énormes, des amandes grillées, des noix de cajou, des noisettes fines et salées, des olives noires, vertes, farcies d’ail, des cornichons à pleine main, des parts de pain surprise, des cubes de fromage et de petites mouillettes imbibées de brandade ou bien d’anchoïade et de tapenade verte. Puis je dévore une bonne douzaine de petites saucisses rehaussées de moutarde forte, que je pique par-ci par-là. Des boudins créoles viendront ensuite.

   Après ces enfantillages, j’attaque de front un quadruple apéro : un gin-tonic chargé, un whisky sec, une piña colada sans glace (j’adore ça), et deux doigts de coco punch-daiquiri que je dose lourdement avec ce qui ressemble à une bouteille rectangulaire de Cointreau. J’accuse un peu le coup puis, allez savoir pourquoi, ensuite, je me concocte une sangria locale après en avoir délicatement enlever toutes les écorces d’orange. Sous-entendu : j’avais encore soif.

  Ouf. Ça va mieux !

   Entre-temps, Jean Claude m’annonce la venue de Filou. Filou, c’est le genre de mec dont j’ai une sainte horreur. Le genre que je ne peux pas encadrer : imbuvable parce que trop prétentieux. Tout le contraire de moi ! Il porte une simple chemise, soyeuse, avec un pantalon en velours noir, cheveux en brosse.

   « Salut les gars, nous lance-t-il d’un air ravi, la gueule écarlate. La forme ?

   -   Ouais, dit-on."

MD.

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 22:00

Le mercredi, c’est jour du Grégoire !

 "  Ce que je préfère, moi, c’est la fin des cours lorsque le prof déblatère sa dernière phrase et qu’il s’aperçoit avec consternation qu’il a dépassé de deux minutes sa semaine de huit heures d’enseignement. Quand j’en sors après deux heures d’écriture non-stop, c’est un vrai bonheur, non seulement pour mes doigts mais aussi pour mes profs qui m’entendent ronfler allègrement. Ne l’oublions pas.

 

    Imaginez ce qu’il peut en être lorsque je quitte un cours de deux heures de physique quantique avec son modèle LCAO pour le moins obscur, et ses applications transcendantales à base de « molécules poly-atomiques » expliquées par un prof chaussé de sandalettes en croco ? Je sature à en perdre la tête. J’implose.

    On nous prévient pas, lorsqu’on s’inscrit à la fac, de l’immense tâche qu’il va falloir fournir tant au niveau de la dextérité manuelle que de la concentration. La vérité, c’est que notre jeune crâne va en souffrir toute la vie, harcelé par d’incessants cauchemars la nuit. Si l’on se met dans la peau d’un étudiant « modèle » (celui au premier rang dans l’amphi, sage comme une image, présent à tous les TD, TP et autres cours rébarbatifs ; bref, l’étudiant idéal par excellence, le même qui se pointe toujours pile à l’heure en cours) il va emmagasiner en lui une sorte de frustration indélébile parce qu’il n’aura pas profité de sa jeunesse. Une jeunesse que l’on peut qualifier à juste titre de dorée dans notre belle région du sud. Il est clair que, le pauvre, en se coltinant tous les profs en plus des étudiants « boulets » de sa promo, il court droit vers la dépression en moins de trois mois. Maintenant, changeons de politique : si on se met dans la peau d’un étudiant « évolutif » comme moi (celui qui picole les soirs de doute, qui sort environ quatre soirs par semaine, qui fume comme un pompier mais qui suit en parti ses cours sans pour autant négliger le côté lèche auprès de profs réceptifs) il a des chances de s’en sortir sans de réelles séquelles. Le secret c’est cela. Ne pas statufier l’Education Nationale mais la désacraliser. Autrement dit : restez cool, laissez venir. Ne pas faire attention à tout ce qu’on nous inculque et proscrire l’enseignement roi."

MD.

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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 07:42

Deuxième extrait cette semaine.

Greg et Sonia (une semi-proie) se retrouvent dans un pub mal famé.

Dialogue endiablé...

 " Je ne réagis pas, effrayé.   

   « Greg ?…Alleeeez Greg… Rigole un peu, t’es pas drôle. Décoince-toi. Rigole ! Pourquoi t’es si tendu ce soir ? » 

   « Mais parce que… », je lui dis la bouche fermée, grommelant. 

   J’esquisse un sourire, mal dessiné. Elle reprend, le visage rouge :

   -   De quel signe es-tu ?

   -   Colombe blanche de la paix. UGH !

   -   Mais nooon Greg… Ton signe astrologique ? pouffe-t-elle.

   -   Vierge, dis-je mollement, les lèvres étirées.

   -   Ah, vierge ! ça s’assemble bien avec…

   -   Du derrière, Ttrrr-Rien…rrrr…

   -   …sagittaire.

   -   Rrrr…Aarrrr… fais-je en grognant abominablement et sans pouvoir m’arrêter. Puis je me ressaisis, inspire une grande bouffée d’air vicié et ajoute solennellement : « Tu conçois donc que l’univers a une influence sur l’individu ?

   -   … ?… ?

   -   C’est ça, ou PAS ? » fais-je, grimaçant de bien-être.

   Silence. Elle plisse les yeux, incrédule, puis me lance avec des lèvres pincées : « Rationaliste étriqué.» Et je lui réponds du tac au tac : « Parasite humain illogique à but lucratif » et sans l’ombre d’une hésitation.

   A ma réplique elle rigole bruyamment, au point d’en oublier toutes autres considérations de proximité. Rester sans réagir équivaut à une fin atroce, proche d’un état outrecuidant (la pire chose qui puisse m’arriver).

   -   Sonia ? Sonia ? fais-je en lui secouant la manche. Sonia ? Oh !…On nous observe.

   -   Oooh Greeeeg… Hi ! Hi ! Hi !… C’est trop drôle. Parasite illogique à but curatif ! Toi alors !…Hi ! Hi ! Hi !

   -   Oui, dis-je dans un rire raté, qu’est-ce qu’on se marre. Mais c’est lucratif, pas curatif. Sinon ça ne veut rien dire, tu vois ? Si à chaque fois tu…

  Et soudain, elle s’arrête d’elle-même. (Qu’ai-je fait ?) Elle me regarde droit dans les yeux, et je vois aussitôt sa main bondir hors d’elle, puis courir sur la table, toute frétillante.

   « Oh là ! fais-je en reculant mes deux mains, pris de panique. Du calme !

   -   J’ai toujours aimé les grands bruns, me lance-t-elle, sourire figé. Tu ne trouves pas que l’on va bien ensemble, Greg? », à quoi je réponds, bredouillant : « Euh…oui, certes, Sonia… » Ce à quoi elle me répond, sans se troubler : « Les grands bruns, beaux…et musclés. Bien entendu. » Elle cligne des yeux à répétition. Je commence à transpirer, flairant le traquenard ; une, puis deux, puis trois gouttes de sueur me traversent le dos. Elle reprend, tout sourire :

   -   L’an dernier, quand Jacques nous a présentés, tu m’as tout de suite plu. Malheureusement, je sortais avec Brice… Brice, tu l’as vu une fois, je crois ?

   -   Moui, fais-je d’une petite voix. Une fois, je crois. Je me gratte l’aisselle.

   -   Haaa Briiice, pousse-t-elle brusquement. Sa voix monte ainsi que sa taille. Il m’a tant fait souffrir... Il m’a plaquée pour une sorte de… UNE SORTE DE HIPPIE SALE, HIRSUTE ET TATOUÉE !!!… Et puis vilaine avec ça ! Non mais tu te rends compte Greg, tu imagines le tableau, tu arrives à l’encadrer ? Moi comparée à cette… Greg, tu m’écoutes ?

   -   Oui, fais-je, bredouillant, c’est terrible ce genre de situation...

   -   Mais même quand j’étais avec lui, tu me plaisais. Pour être franche, j’ai même essayé de te séduire discrètement une fois.

   -   Pffff… très discrètement alors. J’ai rien remarqué. Non, rien…

   -   Pourtant tu me plaisais.

   -   Ecoute, quand tu as une fille en face de toi, qui tient la main de son mec et qui l’embrasse de temps en temps, même si elle te fait les yeux doux, tu ne penses pas une seule seconde que tu lui plais.

   -   C’est vrai, tu as raison. Mais maintenant, on pourrait sortir ensemble ?

   -   Mmmm… peut être, fais-je distraitement, obsédé par un jaugeage de poitrine errant.

   -   Oui ou NON ? me demande-t-elle subitement.

   -   J’sais pas… peut-être. Faut qu’j’analyse.

   -   Ce n’est pas une réponse Greg. Je ne te plais pas ? Tu as une copine ?

   -   Non je n’ai pas de copine.

   -   Alors ?

   Je la regarde, muet. Elle se braque en un temps record. Donc, qu’est-ce que je fais ? Je lâche le non moins classique : « Ecoute Sonia, c’est clair, tu es loin de me laisser indifférent, c’est même… comment dit-on déjà?… certain, voilà certain ! c’est certain, mais…

   -   Mais quoi ? dit-elle en élevant le ton. Qu’est-ce que tu veux dire à la fin, Greg ? Accouche.

   -   Bêêêê…

   -   Et Bêêêê quoi ? demande-t-elle. 

-   C’est que… Je m’arrête, perplexe. Il faudrait que… « Ouiiii ? », s’égosille-t-elle… Il faudrait que… » et je ne trouve rien à lui dire, aucune réponse.

Long silence. Elle me foudroie du regard. "

MD.

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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 21:36

Je vais laisser toutes les semaines un extrait de chaque chapitre, du premier jusqu'au dernier. Ainsi, on pourra suivre les aventures de Greg en milieu urbain…  J’y introduirai aussi pas mal de dialogues du roman.

En avant ! 1er extrait :

"   Cette nuit-là, le Vieux Nice est noir de monde : il grouille comme une fourmilière piétinée. Du jamais vu ! Il n’y a bientôt plus de place pour déployer mes larges épaules. La rue devant moi est interdite sous peine d’être écartelé. La ruelle adjacente est interdite sous peine d’être émasculé. Trop d’Irlandaises ! Vous voulez que je vous dise : le mieux à faire c’est que je passe par le cours Saleya. Je fais une boucle mais j’arriverai à bon port sans trop de soucis. Et mon choix se révèle bon : d’un pas décidé j’atteins rapidement le cours Saleya. Une large rumeur s’élève de cette place tout en longueur. Je contourne ses rangées de tables occupées, ses étalages de bibelots exposés en vrac, ses longues files d’attente, puis à sa mi-longueur je bifurque en direction du Norton’s club. 

   Devant trois pubs, je rencontre successivement : Damien, sa copine gironde, un gogo sans l’avoir cherché, un mineur non émancipé, une fille dont j’ai horreur, et six personnes qui prétendent m’avoir connu au cours d’une soirée estivale sans oublier Julie, une fille de la promo planquée derrière une grosse pancarte de restaurant. Je les salue tous, du mieux que je peux, puis je me dis “bon débarras” en poussant un long soupir. Vous m’avez compris : inutile de m’attarder, je n’éprouve aucune compassion envers eux, tout juste de la sympathie. Ringards. De gros légumes inertes.

   Ça rate pas au coin d’une rue ! Je tombe nez à nez sur Patrick, étudiant en Sciences comme moi. J’ai encore droit à toutes ses histoires de cul (ce dont j’ai horreur) et, au bout de quelques secondes, las de l’écouter claironner, je le quitte entre deux mots avec un beau sourire, en hochant la tête sans interruption. Hier soir chez un pote, en harmonie avec l’apéro, je discutais de mythomanie masculine, non sans mal."

MD.

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22 janvier 2007 1 22 /01 /janvier /2007 06:39

"   D’emblée une musique rythmée m’agresse les oreilles. Des caissons de basses martèlent les murs si forts que j’ai la nette sensation qu’ils vont s’effondrer d’ici peu. Le décor est planté : à ma droite un mec tripatouille les seins d’une blonde, à ma gauche cinq six ombres fument du hasch et, devant moi, un long corridor débouche sur une grande pièce, laquelle est plongée dans une demi-obscurité. On n’y voit guère à plus de trois mètres à cause d’une épaisse fumée. En parti rassuré, j’avance. Jean Claude me suit. La musique monte en régime.

De la vaste pièce, il émane une cacophonie ahurissante d’où rien ne sort d’intelligible. Des silhouettes transpercées de flashs se profilent dans un halo grisâtre: quarante, peut être cinquante discutent à voix fortes. Face à elles plusieurs tables ont été disposées en bon ordre. Sur leur longueur s’étalent côte à côte des jus de fruits, des sirops, des mousseux, des canettes de bière, quelques jattes de sangria, des sodas et des bouteilles d’alcool fort (whisky, gin, vodka, tequila, pastis, martini, rhum, et autres liqueurs) avec tout autour des gobelets en plastique et d’innombrables plats qui débordent de friandises. "

"   Le portillon en bois massif se referme en claquant derrière nous. Au bout d’une allée sombre, une demeure plus imposante que d’autres se détache d’une faible clarté. Son jardin s’étage en plusieurs terrasses, toutes réunies par un escalier central à l’instar d’un temple mexicain. Nous montons jusqu’à la dernière terrasse. Une grande véranda s’ouvre. A l’intérieur, de longues tables fraternelles ont été disposées contiguës aux larges baies vitrées de la véranda et beaucoup de personnes sont groupés autour. On dirait qu’elles se connaissent toutes. Julie me place au milieu d’inconnus, plutôt jeunes, à qui je n’ai pas vraiment envie de parler. Je m’assois. Je leur souris en guise d’amabilité. Ils ne me disent rien. Pas un ne me regarde, et les gars continuent leurs discussions entre eux. En faisant un tour d’horizon, j’aperçois Alex attablé à l’opposé d’un bar en bois laqué, largement fendillé par endroits. Quand  il me voit, il m’adresse tout de suite de grands signes cabalistiques en agitant les bras et je lui réponds en tendant mon bras aussi haut que possible, comme pour mieux me faire remarquer face à tant d’ignorance. "

"    Jean Claude étant parti, Jacques disparu, ou très loin, je rechargeai mes deux gobelets en whisky-coca et descendis dans un entresol bondé et surprenant. La musique était si forte que les murs de la salle en tremblaient. Il y avait partout des jeunes et futurs VRP, çà et là, qui dansaient, et à qui on avait affublé d’un petit bonnet rouge ridicule à l’image du Commandant Cousteau. Je jetai alors des regards fuyants vers eux en me demandant la signification d’un tel accoutrement. Aucune réponse cohérente me venait et ma seule prudence me dictait de ne pas trop m’approcher d’eux (par précaution je rasais les murs.) Je me demandais alors comment j’avais bien pu échouer dans ce lieu dépravé lorsque, soudain, je ressentis des choses étranges qui me terrorisèrent longtemps durant. Pour des raisons inexplicables : les trois gobelets que j’avais remplis deux minutes auparavant en whisky étaient vides ; je ne portais plus les mêmes habits qu’en début de soirée ; je me contorsionnais sans raison particulière pour reproduire – au mieux – une démarche correcte et convaincante ; les formes autours de moi se modifiaient de façon impressionnante et, la plus étrange de toutes, la salle s’était transformée en une sorte d’agrégat moléculaire ressemblant à un vivarium partouzard où, par je ne sais quel prodige, les murs s’étaient transformés en barreaux et faisaient de moi une bête de foire acculée et gémissante. Heureusement pour moi, j’avais imaginé deux minutes auparavant un plan de sortie d’urgence et pus ressortir indemne par cette issue de secours. "

"   A peine entré, un monde fou m’entoure, allant et venant un peu partout au milieu de dizaines de tables abondement occupées de larges chopes de bière. La chaleur est étouffante. Au cœur du pub, de nombreux groupes debout soulèvent une immense cacophonie à dominance d’anglais, par où se faufilent cinq ou six serveurs, tantôt aux comptoirs, tantôt dans les allées centrales. Profitant que l’un d’eux me précède, j’emboîte ses pas et le talonne jusqu’au grand comptoir où je trouve, comme par miracle, un haut tabouret libre. En jouant des coudes je m’y installe confortablement. Devant moi, deux barmans essoufflés que je ne connais pas (des bleus, tout neufs, peu rompus aux sarcasmes d’une clientèle impatiente, désagréable)  font des va-et-vient incessants entre tous les clients accoudés, servant bière sur bière. Deuxième miracle : l’un des deux barmans se penche vers moi. "

Marc Duboisé.

Monstre du Loch Ness

(Niki de Saint Phalle)

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15 janvier 2007 1 15 /01 /janvier /2007 06:02

Ce chapitre, qui a pour titre véritable « La sainte journée du jeudi : ou comment réussir un TP quand on est un étudiant évolutif, quasi parfait », est la condensation de ce que peut faire un étudiant en chimie dans le cadre de travaux pratiques que lui impose ses diplômes. Un chapitre peu passionnant diront certains mais qui a au moins le mérite d’exister !

Aussi, n’ayons pas peur de le dire : c’est le seul texte littéraire français qui traite de chimie empirique, avec une pointe de critique sur l’enseignement universitaire et ses factotums.

Court extrait :

" Au bout d’une heure et demie, je filtre sur Buchner mon premier mélange pour en éliminer le maximum d’impuretés et vérifie par là sa consistance. Ce n’est pas tout : avec une cuillère à long manche et légèrement bombée, je presse sur le filtre gorgé de résidus, qui s’écrase et libère progressivement les derniers millilitres de mon produit de substitution. Après quoi, je refroidis le tout dans de la glace. Puis je l’extrais avec de l’éther à l’intérieur d’une ampoule à décanter suivant les procédures d’usage. "

Marc Duboisé.

 

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