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22 janvier 2007 1 22 /01 /janvier /2007 06:39

"   D’emblée une musique rythmée m’agresse les oreilles. Des caissons de basses martèlent les murs si forts que j’ai la nette sensation qu’ils vont s’effondrer d’ici peu. Le décor est planté : à ma droite un mec tripatouille les seins d’une blonde, à ma gauche cinq six ombres fument du hasch et, devant moi, un long corridor débouche sur une grande pièce, laquelle est plongée dans une demi-obscurité. On n’y voit guère à plus de trois mètres à cause d’une épaisse fumée. En parti rassuré, j’avance. Jean Claude me suit. La musique monte en régime.

De la vaste pièce, il émane une cacophonie ahurissante d’où rien ne sort d’intelligible. Des silhouettes transpercées de flashs se profilent dans un halo grisâtre: quarante, peut être cinquante discutent à voix fortes. Face à elles plusieurs tables ont été disposées en bon ordre. Sur leur longueur s’étalent côte à côte des jus de fruits, des sirops, des mousseux, des canettes de bière, quelques jattes de sangria, des sodas et des bouteilles d’alcool fort (whisky, gin, vodka, tequila, pastis, martini, rhum, et autres liqueurs) avec tout autour des gobelets en plastique et d’innombrables plats qui débordent de friandises. "

"   Le portillon en bois massif se referme en claquant derrière nous. Au bout d’une allée sombre, une demeure plus imposante que d’autres se détache d’une faible clarté. Son jardin s’étage en plusieurs terrasses, toutes réunies par un escalier central à l’instar d’un temple mexicain. Nous montons jusqu’à la dernière terrasse. Une grande véranda s’ouvre. A l’intérieur, de longues tables fraternelles ont été disposées contiguës aux larges baies vitrées de la véranda et beaucoup de personnes sont groupés autour. On dirait qu’elles se connaissent toutes. Julie me place au milieu d’inconnus, plutôt jeunes, à qui je n’ai pas vraiment envie de parler. Je m’assois. Je leur souris en guise d’amabilité. Ils ne me disent rien. Pas un ne me regarde, et les gars continuent leurs discussions entre eux. En faisant un tour d’horizon, j’aperçois Alex attablé à l’opposé d’un bar en bois laqué, largement fendillé par endroits. Quand  il me voit, il m’adresse tout de suite de grands signes cabalistiques en agitant les bras et je lui réponds en tendant mon bras aussi haut que possible, comme pour mieux me faire remarquer face à tant d’ignorance. "

"    Jean Claude étant parti, Jacques disparu, ou très loin, je rechargeai mes deux gobelets en whisky-coca et descendis dans un entresol bondé et surprenant. La musique était si forte que les murs de la salle en tremblaient. Il y avait partout des jeunes et futurs VRP, çà et là, qui dansaient, et à qui on avait affublé d’un petit bonnet rouge ridicule à l’image du Commandant Cousteau. Je jetai alors des regards fuyants vers eux en me demandant la signification d’un tel accoutrement. Aucune réponse cohérente me venait et ma seule prudence me dictait de ne pas trop m’approcher d’eux (par précaution je rasais les murs.) Je me demandais alors comment j’avais bien pu échouer dans ce lieu dépravé lorsque, soudain, je ressentis des choses étranges qui me terrorisèrent longtemps durant. Pour des raisons inexplicables : les trois gobelets que j’avais remplis deux minutes auparavant en whisky étaient vides ; je ne portais plus les mêmes habits qu’en début de soirée ; je me contorsionnais sans raison particulière pour reproduire – au mieux – une démarche correcte et convaincante ; les formes autours de moi se modifiaient de façon impressionnante et, la plus étrange de toutes, la salle s’était transformée en une sorte d’agrégat moléculaire ressemblant à un vivarium partouzard où, par je ne sais quel prodige, les murs s’étaient transformés en barreaux et faisaient de moi une bête de foire acculée et gémissante. Heureusement pour moi, j’avais imaginé deux minutes auparavant un plan de sortie d’urgence et pus ressortir indemne par cette issue de secours. "

"   A peine entré, un monde fou m’entoure, allant et venant un peu partout au milieu de dizaines de tables abondement occupées de larges chopes de bière. La chaleur est étouffante. Au cœur du pub, de nombreux groupes debout soulèvent une immense cacophonie à dominance d’anglais, par où se faufilent cinq ou six serveurs, tantôt aux comptoirs, tantôt dans les allées centrales. Profitant que l’un d’eux me précède, j’emboîte ses pas et le talonne jusqu’au grand comptoir où je trouve, comme par miracle, un haut tabouret libre. En jouant des coudes je m’y installe confortablement. Devant moi, deux barmans essoufflés que je ne connais pas (des bleus, tout neufs, peu rompus aux sarcasmes d’une clientèle impatiente, désagréable)  font des va-et-vient incessants entre tous les clients accoudés, servant bière sur bière. Deuxième miracle : l’un des deux barmans se penche vers moi. "

Marc Duboisé.

Monstre du Loch Ness

(Niki de Saint Phalle)

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18 janvier 2007 4 18 /01 /janvier /2007 06:14

Pour revenir à mon article Plongée 06 tiré du chapitre du même nom je souhaiterais approfondir, sinon réfléchir le plus objectivement possible, aux conséquences parfois absurdes de telles décisions ou de telles interdictions concernant les problèmes écologiques auxquels nous sommes maintenant confrontés.

En écrivant ces lignes, je n’ai pas la prétention de détenir une quelconque vérité. Mais si je peux participer au débat, voire donner l’envie à quelques personnes jeunes et moins jeunes de s’intéresser dans sa globalité à la dérive de la qualité des fonds marins et de ses ressources surexploitées, j’aurai atteint mon but ; celui de vous sensibiliser – de façon raisonnable et non aberrante – à une cause qui ne concerne pas exclusivement les bénéficiaires des métiers de la mer et leurs salariés.

Nous sommes tous, en effet, concernés par la dégradation des fonds marins, et pas seulement ceux qui y vivent et qui se parent d’écailles ! A l’heure où l’écologie prend de l’essor dans le débat politique français avant les présidentielles – débat dopé par le charismatique Nicolas Hulot – un certain climat « écolo » entre enfin dans les mœurs des foyers français.

Libre à vous de refuser ce problème ou bien, au contraire, comme moi d’y participer dans la mesure du possible et d’y apporter une contribution, même minime, en y discutant simplement.

Comme souvent, comme toujours, l’homme a disposé des ressources terrestres comme bon lui a semblé, les altérant chaque fois jusqu'à les épuiser. Dieu merci les fonds marins regorgent encore de ressources, mais une question aussi légitime que courte reste en suspens : jusqu'à quand ?

Jusqu'à quand en effet aurons-nous encore des filets d’empereurs sur les étales de nos poissonneries (l'empereur est un poisson de grands fonds de la famille des Lethrinidae)?

Il n’en demeure pas moins que l’écologie doit cesser d’être un sacerdoce feint et exclusif des politiques à la veille d’élections. De même que, le devenu maintenant sacro-saint principe de précaution ne doit pas empêcher la recherche scientifique, quel quelle soit, à partir du moment où un comité d’éthique responsable valide les recherches.

La méthode scientifique, rigoureuse, basée sur la méthode expérimentale voulue par Francis Bacon, a eu raison de bien des problèmes, notamment en physique et en chimie, et elle a toujours provoqué le progrès. Continuons donc dans ce sens.

La biologie marine, l’étude des populations aquatiques et de leur reproduction, ou bien la complexité des migrations – dont on sait peu de choses pour certaines espèces, doit suivre ce chemin tout en modérant ces conclusions et ces analyses ; analyses malheureusement rarement justes car mal ou peu renseignées, selon moi.

Alors, pourquoi titrer l’article : « Jojo de retour ? ». Et qui est ce Jojo ?

Par ce prénom insolite, je fais référence au fameux mérou qu’avait croisé l’illustre Commandant Cousteau lors de son périple sous les mers. Attendrie par sa familiarité, l’équipe du Commandant avait appelé ce gros mérou débonnaire : Jojo. Il s’agissait en fait d’un vieux mâle que l’équipe de la Calypso avait plus ou moins apprivoisé devant la caméra en le nourrissant.

Si je cite Jojo dans mon titre pour attirer le lecteur, c’est parce que, avant tout, le mérou est un animal notoire, et que je connais bien pour l’avoir vu évoluer bien des fois le long de tombants sous-marins ou près d’éboulis.

Ce magnifique poisson benthique et hermaphrodite, pouvant atteindre une longueur de 1m20 pour un poids de 40kg et plus en Méditerranée, est le plus grand habitant du littoral méditerranéen, avec une longévité de plus de cinquante ans.

Il est heureux que le Groupe d’Etude du Mérou (GEM) ait pu voir le jour et étudier ses nombreux comportements, ses parades et ses livrées différentes selon… son humeur. J’ai moi-même pu constater ses changements de coloration si étonnant l’été dernier lors d’une plongée à Calvi.

A ma grande surprise, lorsque je me suis approché d’un gros spécimen tapi dans l’ombre d’une faille, son flanc a viré de teinte et, par un bouleversement chromatique génial, l’animal est devenu maculé de blanc. Une fois revenu sur le pont du bateau, un des moniteurs de plongée m’a expliqué qu’il avait sans doute arboré sa « tenue de combat ». Lui-même, une fois au cours d’une plongée, après cette décoloration si soudaine, s’était vu attaquer par un mâle qui le cogna fort de sa tête à plusieurs reprises. Difficile de vérifier ses dires mais faisons confiance à la sincérité de cet arpenteur des fonds sous-marins.

Mais ce qui a fait l’éclat du roi de la méditerranée dans les clubs de plongée s’est retourné contre lui. Sa disparition progressive, imputé à l’époque aux pêcheurs locaux et aux chasseurs sous-marins, a contraint l’état à légiférer et interdire toute forme de capture.

On comprendra mieux, dès lors, que sa pêche soit désormais interdite depuis 1993 par un moratoire reconduit fin 2002 afin de permettre sa survie et sa reproduction. Beaucoup d’encres ont d’ailleurs coulé à ce propos lors de la reconduction du moratoire ; et je n’en rajouterai pas. Parce que l’intolérance et les raisons économiques l’emportent trop souvent sur la sagesse de quelques hommes raisonnables, mais esseulés.

Cependant, il me fallut quelques plongées ces deux dernières années pour me rendre compte, non pas de la disparition des mérous "français" qui revenaient en force sur certaines zones, mais que, paradoxalement, d’autres espèces se faisaient de plus en plus rares, notamment l’espèce appelée rascasse rouge (ou dit chapon) et plus généralement les poissons de la famille Scorpaena (rascasses) qui, eux, subissent finalement une double pression de pêche : celle humaine au sens large et celle de ses prédateurs directs comme les congres et les murènes.

En palmant du côté du Cap d’Antibes cet été (fin juin) – sur donc un espace marin non protégé – j’ai pu constater avec bonheur la recolonisation du biotope par le mérou. J’ai vu autour d’un tombant pas moins de dix mérous en étant équipé seulement de masque, palmes, tuba. Dans une zone relativement réduite et côtière où, d’antan, à la même profondeur, il n’était pas rare de croiser de gros chapons dans les alcôves des tombants, il y a maintenant plus de mérous que de gros labres tels que les merles (labrus merula) ou les tourds (labrus turdus) pourtant très communs jadis. A ce train, je ne donne pas cher des écailles du crénilabre paon (crenilabrus pavo) qui, lui, semble s’en tirer à bon compte. Pour l’instant...

Je ne pense pas que le sort des poulpes soit plus enviable à celui des rascasses. A la tombée de la nuit, je pense même le contraire.

Rappelons que le mérou est un prédateur plutôt sédentaire, actif en début et fin de journée, doté d’une vision binoculaire, et qu’il se classe en fin de chaîne alimentaire. Chasseur à l’affût, il est capable d’accélération foudroyante pour capturer ses proies favorites constituées de crabes et de poulpes.

Mais avant d’affirmer quoi que ce soit, pour expliquer telles ou telles raréfactions et dénoncer un coupable tout trouvé, faisons appels aux connaissances que l’on dispose. Ces a priori, si souhaitables pour certains, sont trop souvent associés aux prémisses d’une erreur.

J’ai souvent entendu dire qu’une zone peuplée de mérous était une zone où il y vivait peu de poulpes, car le serranidé raffole de ces animaux au corps si souple. Or, si l’on en croit une étude menée sur les côtes d’Algérie, le régime alimentaire du mérou se composerait uniquement de 5% de poulpes, ce qui représenterait en tout et pour tout 53% du poids de ses proies ingurgitées.

Peu concluant, alors, d’affirmer que le mérou soit le seul responsable de la raréfaction des céphalopodes qu’il côtoie sur son territoire.

J’ai aussi entendu qu’il faut laisser la nature faire selon ses convenances, ses humeurs, et surtout ne pas intervenir dans la chaîne alimentaire. Les espèces, ainsi, s’autoréguleront d’elles-mêmes.

En d’autres termes : faisons confiance à la théorie de l’évolution de Darwin !

Mais quand un équilibre est rompu – on le voit bien avec le réchauffement climatique imputable aux excès de pollution depuis 40 ans – et quand l’homme saccage de façon irréversible la planète, peut-on encore, raisonnablement, croire au vieux principe de Darwin datant de 1871 ? L’homme peut-il réparer ses erreurs et se fier à la bonne vieille sélection naturelle, laquelle n’est maintenant plus très naturelle ?

Marc Duboisé. 

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15 janvier 2007 1 15 /01 /janvier /2007 06:02

Ce chapitre, qui a pour titre véritable « La sainte journée du jeudi : ou comment réussir un TP quand on est un étudiant évolutif, quasi parfait », est la condensation de ce que peut faire un étudiant en chimie dans le cadre de travaux pratiques que lui impose ses diplômes. Un chapitre peu passionnant diront certains mais qui a au moins le mérite d’exister !

Aussi, n’ayons pas peur de le dire : c’est le seul texte littéraire français qui traite de chimie empirique, avec une pointe de critique sur l’enseignement universitaire et ses factotums.

Court extrait :

" Au bout d’une heure et demie, je filtre sur Buchner mon premier mélange pour en éliminer le maximum d’impuretés et vérifie par là sa consistance. Ce n’est pas tout : avec une cuillère à long manche et légèrement bombée, je presse sur le filtre gorgé de résidus, qui s’écrase et libère progressivement les derniers millilitres de mon produit de substitution. Après quoi, je refroidis le tout dans de la glace. Puis je l’extrais avec de l’éther à l’intérieur d’une ampoule à décanter suivant les procédures d’usage. "

Marc Duboisé.

 

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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 17:24

Un des derniers chapitres de Grégoire, étudiant se nomme Plongée 06.

« 06 » parce que le département dans lequel le chapitre fait référence est celui des Alpes Maritimes.

Ce département, à la fois mer et montagne, a de quoi ravir au plus haut point les passionnés de sensations libertaires. La plongée, l’escalade, le ski ou bien la rando occupent désormais les week-ends des habitants de ce département hétéroclite traversé par le Var et jouxtant l’Italie.

Résidant à Nice durant mes études, il eut été fâcheux pour moi de ne pas profiter de ces avantages et notamment celui d’explorer sa faune et sa flore sous-marines. Un clin d’œil que j’ai pu introduire dans ce court chapitre lors d’une plongée en bouteille du narrateur sur un site du Cap d'Antibes, mais aussi dans mon épilogue.

Marc Duboisé.

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5 janvier 2007 5 05 /01 /janvier /2007 17:39

Sans doute, avant d’écrire ce roman, une lassitude galopante s’était emparée de moi. Les programmes télévisuels, les séries ou les films du dimanche soir ne suscitaient plus en moi qu’un quelconque intérêt, ne sachant plus trop si cette torpeur provenait de moi ou bien du déclin de la programmation et de mes envies.

Déçu de ne trouver qu’une littérature décidément trop loin de mes goûts, j’ai donc voulu écrire un roman humoristique avec un style bien particulier, très proche de la jeunesse européenne et destiné à une tranche d’âge peu décrite : ceux et celles atteignant la bonne vingtaine. Peut-être, aussi, je souhaitais m’attirer les bonnes grâces de ces jeunes (dont je faisais parti il n’y a pas si longtemps) et de leur sympathie. Telle aura été ma démarche, quelque soient les passages, au cours des trois quarts de ce roman. Et, en travaillant mes notes, mon but, outre de divertir et d’amener le rire après un sourire, était d’atteindre une langue française neuve, moderne et simple.

Cette œuvre n’a donc pas d’autre ambition que d’amener le lecteur à rire !

Espérons, seulement, que nous avons le même sens de l’humour et la même ouverture.

Marc Duboisé.

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4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 18:57

Les sujets traités abordent donc des thèmes propres aux jeunes. J’ai structuré le livre en 18 chapitres plus ou moins longs.

Quasiment tous ces chapitres correspondent à des discussions entre plusieurs personnages dans un lieu particulier et toujours avec un nombre fixe d’intervenants à la manière de sketchs ou de pièces de théâtre découpées en actes.

Pour résumer le livre, tout tourne autour d’une bande de jeunes hommes de 18 à 24 ans, le plus souvent étudiants, qui ne se soucient que d'une chose au détriment de leurs études : sortir le soir et brancher de la donzelle.

L’action se déroule dans le sud de la France, à Nice. Le quartier du Vieux Nice est en effet un endroit très vivant et accueillant, propice aux sorties nocturnes et aux rencontres.

Un extrait du 1er chapitre résume bien l’esprit de chacun des personnages masculins, dont celui du narrateur :

« Je pourrais le rejoindre au centre de la piste mais ce soir il y a trop de rythmes, de chaleur, de sueur, de monde, de pieds. Et j’exécute mes envies : je remonte dare-dare vers le comptoir en cognant fort, parant au plus pressé : la drague en milieu climatisé. »

 

Marc Duboisé.

 

 

 

Ruelle du "Vieux"

(MD)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 janvier 2007 3 03 /01 /janvier /2007 19:03

Grégoire : la pièce maîtresse.

  

Il me semblait impossible, dans l’idée que je me faisais de ce livre, que le lecteur n'incarne pas le personnage principal afin de mieux cerner son caractère et sa personnalité, et bien sûr tout ce qu'il pense.

C’est la raison pour laquelle j’ai écrit tout le livre à la première personne et au présent.

Grégoire, 20 ans, bien que généreux et malin, étudiant en chimie, a une approche assez simple de la vie. Une vie non pas naïve mais insouciante comme peut l’avoir un jeune de son âge ; attitude un peu exacerbée toutefois.

Son principal trait de caractère reste cependant la moquerie, utilisant à loisir l’ironie et la répartie caustique lorsqu'il se retrouve en compagnie.

Un exemple relève bien cet état d’esprit, à la fin du 3ème chapitre, après s’être foutu d’un de ses meilleurs potes à la fin d'un apéro :

"  Je tends l’oreille, il me dit avec son air vicelard : «T’es quand même un sacré enfoiré. »

     Et il ajoute sur le même ton hypocrite : « On te l’a déjà dit, j’espère ? »

    Je ronronne à la manière de Rodolphe quand je lui gratte le ventre.

   J’adore lorsqu’on me traite d’enfoiré."

Marc Duboisé.

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2 janvier 2007 2 02 /01 /janvier /2007 19:35

Pour satisfaire aux exigences humoristiques, il me fallait deux personnages masculins du même âge que Grégoire mais radicalement différents : un winner et un looser.

Le premier se devait d’être beau, intelligent et fortement désirable auprès de la gente féminine. Bref, un jeune gars irrésistible comme il en existe peu a Nice ! (ce n'est pas moi qui le dis, je vous le promets...) Je n’ai cependant pas résisté à l'envie de lui coller un prénom vieillot : l’éternel prénom Jacques.

Le deuxième personnage, plus complexe, demeure plus proche de Grégoire et s’appelle Jean Claude. Il accumule les quiproquos, les plans foireux et parle vulgairement lorsqu’il s’exprime mais, contrairement au personnage de Jacques, il évoluera au cours des chapitres.

Extrait :

"D’abord, Jean Claude, c’est tout le contraire de Jacques : l’animal à l’état brut. Petit, velu, teigneux, alourdi (au sens propre) par les nombreuses soirées de débauche auxquelles il se livre environ douze fois par mois, si ce n’est quatre à cinq fois par semaine en cas de disette sexuelle, il a le même âge que moi mais, à la différence, il peut être aussi têtu qu’une mule lorsqu’il picole, c’est le moins que l’on puisse dire. Ensuite, vous l’aurez forcément compris, l’engouement qu’il suscite auprès des jeunes filles de son âge n’est pas terrible. Déjà, à l’époque où je l’ai connu – le jour de ses dix-sept ans – il n’avait qu’une seule idée en tête : se taper une fille. Une seule fille ! Au risque d’être sommaire ou d’un raisonnement proche d’un videur, disons qu’il y a ceux qui sont nés sous l’étoile de la misère sexuelle (ce que l’on surnomme à tort les paresseux), et ceux qui se tapent tout ce qu'ils veulent (appelés communément et vulgairement les baiseurs : de classe Jacques) Pour les uns le sexe est une bénédiction. Pour les autres, c’est une malédiction. Et c’est bien là tout le fond du problème. "

Enfin, et non des moindres, le personnage charismatique du roman, dont le nom reviendra dans bien des chapitres, est celui de Rodolphe. Il s’agit non pas d’un humain mais d’un vieux matou pour qui Grégoire a beaucoup d’estime et de compassion. 

Extrait :

"Avec Rodolphe, mon chat, nous avions dépassé les conversations les plus élémentaires ; cela faisait depuis belle lurette qu’il m’admirait et que moi, en retour, je le dorlotais et lui préparais de bons petits plats. Nous en étions au stade d’une complicité réciproque et bienveillante, telle qu’un vieux couple peut en avoir au bout de dix ans de vie commune. D’un seul regard, nous arrivions à nous comprendre et à nous prouver notre attachement mutuel. Nous faisions tout ce qu’il est humainement possible de faire pour coexister dans la plus parfaite harmonie dans un environnement restreint et, à force de nous côtoyer, nous étions devenus mimétiques. Je lui ai transmis la chaleur humaine mais aussi tout mon amour pour les bêtes."

Marc Duboisé.

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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 20:36

Je voulais, pour donner le change à Grégoire, des personnages féminins bien distincts, aux allures et aux moeurs si différentes qu'il est impossible de ne pas y trouver un certain charme et de la sympathie. Je me suis vite aperçu qu’il me fallait pour ces personnages des caractères et des physiques très différents avec, chaque fois, une perception de l’amour, des hommes et de la sexualité qui diffèrent clairement.

Trois personnages féminins passent au crible durant le livre : 

Marlène : un caractère bien trempé, proche de celui du narrateur.

Ulla : Suédoise, très attachante. Romantique et aimant la France. Son seul tort est d’être tombée amoureuse de Grégoire.

Sonia : elle incarne tout le charme de certaines filles de la Côte d’Azur ; un charme dirons-nous… paradisiaque (hum...).

Extrait du 2eme chapitre, lorsque Grégoire revoit Sonia :

"La dernière fois que je l’ai vue, elle me semblait plus rondelette. Impossible de ne pas contempler son cul maintenant. Tant mieux. Il est magnifique et très bien proportionné avec sa taille. Je regarde plus en détail le reste du corps, la tête : mollets galbés, cheveux toujours très noir, maquillage précis, presque trop sur les paupières (dommage qu’elle n’ait pas relevé ses cheveux en chignon, je préfèrerai.) Elle porte des chaussures à talons hauts (outrageusement pointus) et un tailleur gris clair ultra-chic, un peu sexy, mais pas de quoi s’esbaudir – ou se taper le bidon avec des oursins."

Marc Duboisé.

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19 décembre 2006 2 19 /12 /décembre /2006 18:30

A tous,

C’est avec grand plaisir que je me lance dans l’écriture de ce blog que je terminerai, probablement, courant 2007.

Je souhaite par ce simple moyen vous transporter dans mon univers qui m’est devenu, par la force des choses, tout à fait familier ; ce qui aura pour but de mieux comprendre l'écriture d’un livre, de A jusqu'à Z, des découragements aux lassitudes, aux pires heures d’incertitudes mais aussi aux meilleures joies que peuvent procurer un tel projet.

Je m’apprête, en effet, à publier dans quelques mois mon premier roman intitulé Grégoire, étudiant, aux éditions La société des écrivains. Un projet pharaonique qui a débuté à la fin de l’année 2000, et qui sur le point de se terminer. L’aventure prend donc fin après, grosso modo, six longues années de retouches et de réécritures…

J’aborderai principalement dans ces lignes, au fil des jours, des sujets ou des thèmes évoqués dans mon roman ; réflexions que j’estime essentielles à la compréhension de la personnalité du narrateur et du monde dans lequel il évolue.

J’attacherai également une importance particulière à l’évolution de mon manuscrit avant sa version définitive, puis lors de sa parution. Je resterai bien entendu à votre écoute et sensible à vos suggestions.

 

Longue vie à ce blog !

 

Marc Duboisé.                                            

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